• icone des tags israël, c'est quoi le problème, ça vous dérange qu'on vive ensemble ?, Société

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    le 23/07/2009 à 23:28, vu 751 fois, 2 nombre de réactions
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    Pendant que continue à s'écrire tout et n'importe quoi sur ces sites, je me trouvais ce matin à l'hôpital Ihilov de Tel Aviv.

    Salle d'attente.

    A la base, je déteste attendre. Mais bon, là, je dessine et l'ambiance est aussi climatisée qu'israélienne.

    Un monsieur anglophone très occidental et sérieux en costume compulse ses dossiers.

    Une charmante sabra délurée glousse avec sa copine avachie sous la tiédeur moite des sièges.

    Un petit garçon arabe ne me quitte pas des yeux. Je croise le regard de sa mère voilée qui me sourit.

    Un jeune soldat tranquille assure à l'arrachée le sous-secrétariat avec traduction simultanée pour tout ce petit monde.

    Tout ce petit monde, le soldat compris, manches relevées sur autant de couleurs de peau que de personnes, attend patiemment les résultats des tests d'allergie.

    La vérité, c'est que pendant que le reste du monde déblatère, ici, on vit ensemble.

    Alors, une atroce pensée me traverse l'esprit. Et si, tous autant que nous sommes, nous avions la même allergie ? Une allergie incurable ? A la stupidité née de l'ignorance, par exemple. Ou à la méchanceté née de l'indifférence. C'est quantifiable, ça ?

    Nous voilà beaux.


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  • De l'aberration de refaire un procès....

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    le 19/07/2009 à 19:53, vu 987 fois, 4 nombre de réactions
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    Un ministre de la Justice qui demande à un procureur général de faire appel de condamnations trop indulgentes, c'est la République toute entière qui reconnaît qu'elle a fait une erreur de jugement.

    Inadmissible. Intolérable.
    La République, c'est le peuple et la République ne fait pas d'erreur.

    Ce n'est pas comme si on était dans un pays qui se serait sacré  un empereur à peine plus de 10 ans, allez, 11, après avoir décollé à la hache la tête de son roi en hurlant à bas la monarchie, tout de même.
    Pas comme si quelques années plus tard, à son deuxième essai de république, les Français n'avaient élu très démocratiquement comme premier président de la république qui donc ? le neveu de Napoléon soi-même. De quoi, de quoi ? Et pourtant si, tenez !

    Comment ? Je vais chercher un peu loin ? Certes. La liberté naissante est toujours balbutiante. Qu'à cela ne tienne.

    La République ne se trompe jamais, disais-je.

    Ce n'est pas comme si le pays des droits de l'homme n'avait attendu le 27 avril 1848 pour abolir l'esclavage. Et encore, la loi ne s'appliquait pas à l'Algérie, ni à certains territoires et autres pays d'Afrique..

    Le droit de vote des femmes, on en parle ou pas ? Ok, pas tout en même temps.

    1940, tiens. Au hasard.
    Ce n'est pas comme si le gouvernement de collaboration de Vichy n'avait outrepassé les termes des accords relatifs aux juifs avec un zèle douteux.
    Ce n'est pas comme si le pays des droits de l'homme ne s'était avéré le seul pays d'Europe où les allemands ont pu déléguer en toute confiance la déportation de ses juifs, sans même avoir besoin d'être présents.
    Ce n'est pas comme si ces juifs déportés n'avaient été frénétiquement prioritaires sur tous les autres prisonniers.
    Pas comme si certains ne semblaient aujourd'hui avoir besoin d'un dessin pour comprendre que cette priorité-là, on s'en serait volontiers passé ? Ca ne va pas, ou quoi ? Oubliez-nous, rendez-moi ma famille, je signe tout de suite.
    Pas comme si n'étaient arrivées au Lutétia siège de la Gestapo à Paris quelque chose comme un million de lettres de dénonciation. Anonymes, les lettres, je le concède, mais rédigées en français, donc émanant vraisemblablement de francophones patentés.

    Mmmmm.
    Allons, ne remuons pas la boue, sautons la guerre, ce n'est pas comme si après, la position de la France n'était, n'est toujours extrêmement difficile.
    Pas comme si dans notre pays vaincu dès 1940, puis rapidement passé à l‘ennemi sous couvert de collaboration, la résistance qui s’institua très vite n'était le fait d’hommes s’opposant à un régime d’état, contre lesquels la répression fut des plus féroces.

    Il y aurait alors une extrême indécence à essayer aujourd’hui de faire de la France un pays résistant qu’elle n’était pas. Non, la France ne fut pas un pays résistant. Mais il y eut des résistants au pays de France. La nuance fait toute la différence. Et la vie ne fut pas tendre pour les résistants au pays de France. Loin de là.     Si la France réussit un jour à faire son mea culpa, qu’elle n’oublie pas de présenter ses excuses à tous ces hommes et ces femmes qui choisirent de risquer leur vie au nom de l’honneur et de la liberté, tous ces héros du courage desquels on s’enorgueillit aujourd’hui sans jamais leur avoir exprimé le remord terrible que l’on a de les avoir ainsi blâmés, traqués, arrêtés, torturés, condamnés, exécutés sous le drapeau. La Patrie reconnaissante grandirait à s’affirmer aussi repentante.
    J'ai lu ici et là des commentaires de descendants de ces héros, amers, désabusés. Ils en veulent à qui, d'après vous ? A l'amnésie collective ? Que nenni. Ils en ont après les gardiens de la mémoire juive qui en font trop. "On se souvient tant d'eux qu'on nous en oublie".
    Parce que la mémoire des uns efface la mémoire des autres, c'est bien connu. Il faut le lire pour le croire !

    J’entends d’ici les gaullistes bondir et hurler comme un seul homme, on ne se refait pas, « Mais la France de Vichy, Madame, ce n’était pas la France. »… Possible… Comme l’Italie de Mussolini n’était pas l’Italie. Comme l’Espagne de Franco n’était pas l’Espagne. Comme la Russie de Staline n’était pas la Russie, comme le Cambodge de Pol Pot ne fut pas le Cambodge, comme l’Iran n’est pas l’Iran, comme la Chine n’en finit pas de ne pas être la Chine. Et donc comme l’Allemagne d’Hitler n’était pas l’Allemagne.
    Question subsidiaire. A quels moments de son histoire un pays se reconnaît-il ? Pouvons nous nous dédouaner ainsi de toutes nos erreurs en nous reniant à chaque dérapage ?  A ce petit jeu-là, en déduisant de notre chronologie toutes les périodes troubles de notre histoire, nous sommes bien jeunes.
    Immatures. Inconscients. Tellement déraisonnables…

    Mais je m'égare, je m'égare. Reprenons.

    Nous en étions à l'aberration d'une République qui veut revenir sur une injustice pourtant flagrante, n'est-ce pas ?
    Ce n'est pas comme si, en France, à la fin de la guerre, la qualification de crime contre l’humanité n'avait pas pu être retenue pour la répression des crimes commis donc hélas tant par les Allemands que par les Français, ceci expliquant probablement cela et si la répression n'avait été confiée à des juridictions d’exception, pour des crimes qualifiés de droit commun.
    Pas comme si il avait fallu ensuite réfléchir 20 ans pour que la volonté que les criminels concernés ne puissent bénéficier de la prescription conduisit au texte de loi du 26 décembre 1964 inscrivant le crime contre l’humanité dans l’ordre juridique français.
    Pas comme si un petit article, bien seul dans le gros Code pénal, n'avait enfin déclaré ces crimes « imprescriptibles par leur nature », c’est-à-dire qu’il fut enfin établi que ces crimes pourraient être jugés sans aucun délai dans le temps, en référence à la charte du tribunal international de Nuremberg de 1945 et à la résolution des Nations unies du 13 février 1946.
    Pas comme si la définition ne s'était affinée ensuite au jugé, si l’on peut dire afin que puissent être poursuivis en ce sens les tortionnaires de résistants, comme l'allemand Klaus Barbie, mais aussi le français Paul Touvier, funeste chef de la milice lyonnaise.    
    Pas comme si il avait fallu attendre 1994 pour que le livre II du nouveau Code pénal, entré en vigueur en mars de cette année-là, n'intègre une loi votée par les parlementaires, définissant précisément le crime contre l’humanité (articles 211-1, 212-1 et s. du Code pénal) et prenant en compte les jurisprudences successives.
    Pas comme si il avait fallu attendre cette définition fine et sans ambiguïté pour qu'enfin la France reconnaisse très officiellement en 2001, si, si, vous avez bien lu, 2001, donc seulement  5 siècles après les faits et à peine 7 années après que le texte définitif ait été abrogé, si tant est qu’un texte de loi puisse être définitif, que la traite des noirs et l'esclavage constituaient des crimes contre l'humanité (loi n° 2001-434).

    Je me souviens d'une phrase de Jean- François Revel, j'espère que personne ne m'en voudra de le citer ici, qui disait en substance "depuis le temps que la France rayonne, je me demande comment le monde entier n'est pas mort d'insolation.''
    En prenant cette impensable décision de rejuger une affaire douloureuse qui avait indiscutablement été mal abordée, en prenant le risque courageux de se confronter enfin en pleine lumière à son vieux démon antisémite, que certains analystes pensent d'ailleurs activé par  d'imprudents communautarismes, parce que c'est bien connu, avant les communautarismes, on vivait tranquilles et heureux, où vivent-ils, ces analystes qui n'ont jamais lu de livres d'histoire?, si je les rejoins sur leur planète, est-ce que je serai protégée ?, en rejugeant, donc, loin des hypocrites, un procès bâclé, la Justice française rend enfin ce risque solaire patent.


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    le 11/07/2009 à 14:54, vu 1209 fois, 4 nombre de réactions
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    N'en déplaise à certains, public ou pas, ce procès aura été exemplaire.

    Il nous a éclairé sur bien des points.

    Tout d'abord, on est rassuré, l'antisémitisme n'est pas mort. Il se porte même à merveille et nous sommes toujours aussi désemparés, aussi stupides face à lui. Il se cuit encore à l'étouffée. Marine définitivement mieux dans le silence. Réveille d'obscures névroses, d'enfouis ressentiments. Tout pareil qu'au bon vieux temps. Ouf.

    Nous, le public incrédule horrifié, une fois encore, on l'aurait voulu petit, moche, vieux, fourbe, glauque, en un mot, barbare, l'antisémite. Et il l'a bien compris, le bougre qui a assuré une affaire clé en main, fournissant outre le spectacle, son ridiculissime totem que je me refuse à employer même si des médias avides de travail mâché se sont empressés de le relayer. On l'aurait bien voulu crétin, donc. Mais une fois encore, il n'est rien de tout cela. Il est beau, intelligent, jeune et merveilleusement contemporain. Il a des connections Internet. Il a des lettres. Il fait des citations de bon aloi. Brrr.

    Il a presque réussi à enlever la vedette à ses ovins comparses. Qui pourtant n'ont pas donné leur part au chat, dans l'immonde. Mais qui tous, parait-il, regrettent. On les croit.

    En face, qui avons-nous ?
    La famille de la victime, dite partie civile, même si elle subit la pire incivilité du monde. Éperdue d'un chagrin noble et digne. Définitivement infréquentable. Noblesse et dignité sont des notions irrémédiablement perdues en nos tribunes.

    Leur avocat. Un vrai. Avec une colère d'avocat, des effets de manches d'avocat, un théâtreux juridique de haute volée. Sauf que pour qui ne connait pas les prétoires, ce style est un rien forcé, et encore, on échappe en France à la surréaliste perruque poudrée de nos voisins anglais.

    En réalité, pour qui ne connaît pas les prétoires, et, ce quel que soit son crime, l'accusé fait toujours figure de petite chose, menotté, pisseux, repentant ou pas, encadré de policiers qui le font deux fois qu'il est, la part belle va immanquablement à l'avocat de la défense qui comme son nom l'indique, défend, et plus indéfendable est sa cause, plus touchant il est. L'avocat de la partie civile est un teigneux, quoi qu'il arrive, qui n'a jamais le dernier mot et s'entête quelles que soient les circonstances à réclamer la sévérité de l'avocat général qui se livre au réquisitoire final.
    C'est un peu court, je sais bien, mais à peu de choses près, le théâtre judiciaire est vraiment de cet ordre là et généralement, les acteurs jouent bien leur rôle.

    Les avocats de la défense, parlons-en. Résolument subversifs. Ingénieusement récusés.

    Les médias. Plus vrais que nature. Sur lesquels nous sommes enfin fixés. "Nous n'y sommes pas, certes, mais nous vous raconterons tout de même". Et de nous expliquer très sérieusement comment on peut témoigner d'un fait auquel on n'a pas assisté.  Fort bien. Fort bien. Au moins, c'est dit.

    Alors, bien sûr, après, il y a quelques petits dérapages. Genre, titre relevé sur Internet et dans la presse. "Fofana : "Il vaut mieux vivre un jour comme un lion que cent jours comme un mouton."" Effectivement que n'importe quel journaliste digne de ce nom aurait titré : "L'accusé cite pour conclure David Ben Gourion" au lieu de laisser les lecteurs penser même une seconde que ce type-là a pu avoir cette pensée-là. Sans compter que la seule chose intéressante de l'histoire, c'est de penser que cet assassin qui a parait-il été peu réceptif à l'école, a ensuite orienté sa culture générale islamisante en allant à la rencontre d'au moins un penseur juif et pas n'importe lequel. Troublant. On a pu lire, pour ceux qui ont cité la source et ils ne sont pas légion,  parce qu'il faut bien nous expliquer, hein ?, que David Ben Gurion était "considéré comme un des fondateurs de l'Etat hébreu". Jolie analyse. Très fine. David Ben Gurion, premier premier ministre de l'État d'Israël est l'homme qui a lu au monde la déclaration d'indépendance du nouvel État en mai 1948. Il est par là-même une des grandes figures du monde moderne, d'après le Times, "une des 100 plus grandes personnalités du XXème siècle". Pas moins. Alors bien entendu, on s'attendait à une ultime provocation de Fofana et on n'est pas du tout étonné qu'il cite un juif emblématique. Ce qui explique sans doute que je n'ai vu ni entendu nulle part personne se demander pourquoi un type comme Fofana peut citer Ben Gourion, et dans une jolie phrase, encore, alors qu'il y en a bien d'autres autrement plus intéressantes, ces juifs qui cherchent toujours à tout comprendre et doutent toujours de tout, donnant à leurs détracteurs le baton pour les frapper !, ben non, c'est une jolie phrase romantique qu'a choisi l'accusé immonde, une phrase totalement hors sujet, d'ailleurs, mais cela n'a l'air de ne gêner personne, alors qu'on aurait attendu de lui une citation autrement engagée.

    Pour finir, citons "les militants juifs radicaux" qu'on attend au tournant et qui ont obligé la Ville de Paris à  renforcer la surveillance autour du Palais de Justice, c'est qu'ils seraient bien capables de s'exciter autour du verdict, ces ingrats. Ca tombe plutôt bien, d'ailleurs, parce qu'on pourra s'amuser à traiter ça en parallèle des émeutes de Firminy, les médias aiment bien ces parallèles-là, ça leur donne l'impression d'équilibrer les pressions.

    Du pain béni en perspective.


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    le 01/08/2009 à 20:32, vu 1085 fois, 1 nombre de réactions
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    Contre le minable instigateur du meurtre, l'avocat général a requis la perpétuité. Perpette, au bout du compte, c'est quoi, 20 ans, tout au plus ? Tttt. Tttt. Allez, soyons fous, 22 ans. Incompressibles, s'il vous plait.
    Certes.

    20 ans, 22 ans... C'est quoi, au juste ? Rien. Une vie.
    A priori, c'est un signe qui nous honore. Signe de démocratie, d'avancée humaine, d'intelligence sociale. La perpétuité carcérale en France est inversement proportionnelle à l'allongement de la durée de vie. Soit.
    Mais mes 10 ans de fréquentation assidue des tribunaux (en tant que journaliste, la fréquentation, section croquis d'audience) m'ont ancrée dans l'opinion que cette improductive mise au ban de notre société n'a aucun sens. Je sais bien qu'on n'a rien d'autre en magasin, mais la prison me semble une réponse totalement inappropriée dans la plupart des cas.
    Dans ce cas précis, je suis prise de nausée. Dans ce cas précis, quand j'écris réponse "inappropriée", le mot est faible. Car ce crime là a d'amers relents de crime contre l'humanité. Envie de détruire, sans raison, juste parce que l'autre est. Déplacement des notions de bien et de mal. Absence totale de compassion des enfants bourreaux... Oui, mais me direz-vous, on ne peut pas parler de crime contre l'humanité quand il n'y a qu'une seule victime. Le propre du crime contre l'humanité est de viser un groupe.
    Mmmmmmm.

    Nausée encore. J'ai évoqué la totale absence de compassion des enfants bourreaux. Ce n'est pas tout à fait exact. Les exaspérantes vélléités de méchanceté suprême du misérable tortionnaire de banlieue qui essaie de tirer à lui la couverture traduisent une pathétique auto-compassion. Ces ridicules rodomontades qui sont autant d'appels au secours. Al Quaida, venez me chercher. J'existe. Regardez comme je suis méchant. Regardez l'odieux terroriste que je peux faire. Donnez moi 20 ans, bon, 22 et j'arrive. Attendez-moi. Pitié. Attendez-moi.
    J'ai écrit pathétique... Pathétique ? Son avocate soi-même le trahit en exprimant son admiration pour son intelligence. Dommage. Crétin, il eut peut-être été défendable. Il ne l'est donc pas.

    Il n'empêche. La mise en scène est gênante. Trop spectaculaire. Trop grosses ficelles. Si ridicules appels au secours. Et vas-y que je te lance ma chaussure. Pitoyables essais d'exister. Bien joué, cependant. Bien essayé. Avec, au vu du vent de folie qui souffle sur la planète, de réelles chances d'aboutir.

    Hum. Regardons d'un peu plus près.
    Et là. Là. La nausée monte au bord des lèvres. A la défense, on découvre des avocats engagés. Plutôt mal, d'ailleurs. Très très à droite. Des pointures. Un ancien de la défense de Saddam Hussein. Une autre, récusée parce que son nom était à consonance juive, consonance juive, tu parles, est rien moins qu'une ancienne collaboratrice du sulfureux Vergès. Dont on sait qu'il est cher et pas très regardant sur l'origine de ses honoraires.
    Qui est allé dénicher ces avocats suspects ?
    Qui les a payé ????
    Avec quoi ?????

    Mieux. L'ancienne de Vergès est aussi la femme du terroriste Carlos. Rien que ça. Lequel Carlos qui croupissait dans sa cellule sort soudain de son oubli pour assurer un autre excité patenté de son soutien à sa pauvre liste électorale hors sujet.
    Je ne sais pas quoi faire avec ça. Je ne crois pas au hasard. Pendant que sa femme se fait sortir le 19 mai parce que donc son nom est à consonance juive, son assassin de mari nous rappelle bien haut et bien fort le 24 de ce même mois qu'il est antisioniste. Que veut dire tout cela ? Carlos a-t-il signifié ce jour là à l'apprenti terroriste qu'il avait entendu son appel ? Est-il possible que les deux affaires ne soient pas liées ?

    La nausée s'étend quand on pense que cette affaire d'enfants bourreaux est jugée par un tribunal de mineurs. 27 accusés qui, tous, sont allés à l'école. Le grand souffle de la liberté démocratique est passé au dessus d'eux sans y laisser aucune empreinte. Quel échec cuisant de notre intelligence et de nos libertés... J'entends d'ici l'Éducation nationale se dresser comme un seul homme. De quoi, de quoi, l'école ne saurait être tenue pour responsable de toutes les dérives de notre société... Des dérives, non. Mais je donnerai bien à l'école la responsabilité du partage des valeurs, de l'éveil des intelligences, de la découverte des autres et de soi. La réforme de l'Éducation nationale, c'est peut-être en ce sens qu'elle devrait s'orienter.

    Quand notre société s'avère inexplicablement impuissante à transmettre ses valeurs.

    Je reste persuadée que la seule réponse possible à tous les obscurantismes reste l'école pour tous républicaine. Un extraordinaire forum qui nous réunit à des âges où tout est encore possible. C'est sans doute de ce côté là qu'il convient de fouiller et d'agir.

    Appelons les choses par leur nom. C'est d'une affaire d'enfants bourreaux qu'il s'agit. Et pas n'importe quels enfants. Ce sont les nôtres. Ou des copains des nôtres, ce qui revient au même. Une société qui voit ses enfants dériver vers la sombre barbarie du fond des âges quand elle leur a enseigné les principes républicains de la liberté a des questions à se poser. De vraies questions d'adultes. Sans complaisance et sans indulgence. Et si, pour une fois, nous osions rechercher les véritables responsabilités ?

    Parce que c'est un enfant, encore, un enfant tranquille de notre civilisation confortable, qui a payé de sa vie notre hypocrite mièvrerie. Un enfant souriant et charmeur qui, trois semaines durant, a subi l'impensable. A quel moment ce jeune représentant du troisième millénaire a-t-il compris du fond de sa geôle moyenâgeuse qu'il n'avait plus rien à attendre de nous ? A quel moment a-t-il su qu'il avait été transporté hors du temps et du monde civilisé que nous lui avions présenté comme le seul viable ? A quel moment a-t-il réalisé qu'on lui avait menti ? Pourrons-nous jamais croiser le regard de sa mère ? Pourrons-nous survivre à la communion de douleur que ne peut manquer de nous inspirer l'innocence de nos propres enfants qui jouent, rieurs au jardin, innocents de la fureur des hommes, de notre indécente folie ?
    Quand allons-nous enfin grandir ?


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  • Je me souviens, à l'époque, je travaillais pour une radio libre parisienne.

    Je me souviens, en ce temps-là, il était de bon ton chez les mélomanes avertis, ceux-là mêmes qui s'extasient aujourd'hui, et chez les autres aussi, d'ailleurs, de mépriser Michael Jackson, cette daube commerciale, dixit, pour s'adonner inconditionnellement à Prince. Kiss.

    Je travaillais donc pour une radio parisienne et nos spécialistes rock maison, qui s'étaient battus avec acharnement pour savoir qui couvrirait le concert du grand Prince, avaient du tirer au sort pour décider lequel d'entre eux se dévouerait pour celui de Michael Jackson.

    Le sort tomba sur le plus jeune, qui, la mort dans l'âme, traîna les pieds jusqu'au Parc des Princes. Berk.

    C'était il y a 19 ans, presque jour pour jour. Je revis le martyr le lendemain.

    - Alors ?

    Sourire extatique. Vous me croirez ou non, mais mon pote le rocker était transfiguré.

    - Alors, ce mec, c'est Peter Pan.

    - Quoi ?

    - Peter Pan, je te dis. Il vole. Ses pieds ne touchent pas le sol. Il est tout petit et tu ne vois que lui. Il envahit la scène. C'est de la magie.

    - Tu as pris quelque chose ?

    - Avec ce mec-là, même pas besoin. Un lutin, je te dis. Un lutin.

    Le jour où mes enfants m'ont demandé si je connaissais Michael Jackson, parce que de sombres histoires circulaient sur son compte, je leur ai dit que tout ce que je savais vraiment sur ce personnage, c'était ce que je viens de raconter ici. L'histoire d'un type qui savait voler. Cela seul est vrai.

    Le reste, je me refuse à commenter parce que je ne comprends pas cette incompréhensible folie qui l'entourait. Celle inconsciente des parents qui envoyaient leurs gosses dormir chez lui. Celle criminelle des médecins qui avaient oublié leurs hypocrites serments. Celle injuste de tous ceux qui firent semblant d'oublier combien difficile il est d'être noir en hiver.

    Comme celle, indécente, de tous les panégyristes du jour qui se délectent sans vergogne de ce miel qui aujourd'hui pas plus qu'hier n'assura les plumes d'Icare.


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