• Je suis formelle. Un seul ordinateur par famille, c'est largement suffisant. Chacun son tour, il suffit de s'organiser un peu.
    Mmmmm. Une fois de plus, la théorie se heurte à la pratique.
    D'abord parce qu'avec tout ça, mon tour vient rarement. Toi, de toutes façons, tu es contre.
    Mais non, je suis contre le fait d'y passer des heures, c'est tout.
    Mais tu y passes des heures, toi aussi.
    Oui, mais pas sur facebook.
    Quelle différence ?
    Quelle différence ?
    Je fulmine.
    Quoique.
    Ils sont raison. Quelle différence ?

    Ensuite parce que quand vient mon tour, je ne suis pas toujours prête à écrire. La plupart des fois, je pense à quelque chose et j'ai envie de l'écrire comme ça dans la journée.
    Les idées me viennent aisément, les phrases s'inscrivent tout naturellement sur mon petit écran personnel. Neuf fois sur dix, je suis alors dans la voiture. Je sais pourquoi je me perds si souvent. Mais c'est une autre histoire.
    Donc, parfois, je retrouve une de ces pensées mobiles à la maison. Dix fois sur dix, à ce moment précis, l'ordinateur est pris par l'un ou l'autre de mes adolescents.
    Je demande. Je peux, cinq minutes ?
    Tu sais très bien que tu n'en as pas pour cinq minutes...
    Bon. Admettons.
    Parfois, par extraordinaire, si je viens de faire un gâteau au chocolat, par exemple, je me retrouve assise devant la machine. Et alors là. Va retrouver la jolie pensée qui m'est venue le long des mimosas en fleurs de la route. Mais on m'a donné l'ordinateur. Je ne vais pas le rendre si vite. Alors pour me donner une contenance, après avoir ouvert mon courrier, pas de message, j'ouvre la page Mahjongg.

    Maman. Tu ne vas pas encore jouer à ce jeu débile ?

    Pourquoi, mais pourquoi, mes petites machines à écrire que j'aimais tant n'ont-elles pas été embarquées dans mon déménagement ?

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  • Ma petite soeur est une adorable personne.
    Devant mon étourderie pathologique, elle s'est instituée ma mémoire personnelle et me rappelle au jour le jour les anniversaires de toutes les personnes de mon entourage.

    Le fait que ma petite soeur cherche à toutes forces à prévenir Alzheimer chez son aînée m'attendrit au plus haut degré.

    Mais quelqu'un peut-il me dire pourquoi elle ne m'a pas prévenue que c'était le printemps aujourd'hui, quand les anniversaires de la planète sont les seuls qui me semblent avoir un quelconque intérêt ?

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  • Il y a une chose qui me hérisse par dessus tout.
    C'est cette curieuse manie qu'ont les gens d'origine française de faire de la langue, dont chacun sait qu'elle est la meilleure et la pire des choses, leur principal sujet de conversation. Le seul ? Et t'expliquer en long, en large et en travers que si tu ne parles pas l'hébreu, tu n'as aucune chance de t'intégrer dans ce pays, ce qui semble assez logique, en fait, mais ne devrait pas être seriné ainsi, systématiquement à chaque entrevue.
    J'ai beau me répéter que consciemment ou non, ils ne parlent qu'à eux mêmes et que cette obsession reflète leurs propres malaises, et qu'il faut être patient, etc., le résultat ne s'est pas fait attendre. Les enfants, mes enfants sont aujourd'hui en refus total de langue hébreue en public, merci, les copains, qui illico en rajoutent une couche, tu sais, en ne parlant pas, ils ne s'intègreront jamais.
    Au secours, en hébreu, se dit atsilou.

    S'intégrer pourtant. Est-ce une chose qui mérite qu'on en parle ?

    Nous sommes des habitants mobiles sur une petite planète
    , nous remuons un peu et nous nous rencontrons. Certaines de nos rencontres sont déterminantes et d'autres ne le sont pas.
    Des amitiés se créent, des liens, forts, ou ténus. Des amours.
    Au gré de nos pérégrinations, nous trouvons toujours le moyen de communiquer entre nous.

    Quoi d'autre ?

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  • Je parle hébreu comme un diplomate européen.

    Non. J'exagère. Je parle mal, mais je parle.
    Accent déplorable, très sexy d'après mon petit pépiniériste de Holon, vocabulaire limité, parfait pour les esrim proussot de pastrama au shoufersal, certes, mais désespérément restreint, conjugaisons approximatives, confusion des genres, tout cela est vrai, mais je parle, merde, et parfois même, on me comprend.
    J'ai à mon actif une petite série de phrases qui me permettent de ponctuer mes discours en ayant l'impression de rester moi-même, même dans une langue très peu maîtrisée.

    A ceci près que mon fils m'a fait remarquer hier que ce serait plutôt pas mal si j'étoffais un chouia la petite série de phrases car il semble que j'emploie toujours la même expression. Ze a sipour. Je ne sais même pas si c'est correct, ze a sipour, si ça se dit, mais j'aime bien. Tout est là. C'est le that's the point anglais, vous voyez le truc.

    Mon fils était hilare, hier soir dans les sables de la ville en amont de la bibliothèque. L'alyah de ma  mère en trois phrases, that's the point, à dire façon Nelson Monfort, ze a sipour, je vous emmerde.

    Je pense qu'une fois de plus, mon cher ange a parfaitement résumé l'histoire.

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  • Je me débats avec des problèmes idiots de mutuelle.
    Depuis mon départ de la France, ladite mutuelle continue de ponctionner sur mon compte la cotisation plafond, ils me doivent une tonne si jamais ils me remboursent. J'ai eu une conversation fort intéressante avec un des responsables montpelliérains.
    - Je ne sais pas si vous vous souvenez de moi...
    - Si je me souviens de vous ?! Votre dossier est sur mon bureau depuis le mois de novembre.
    - Ah bon ? Alors que mon dossier a été transféré au Mans ?
    - Oui, que voulez-vous que je vous dise, vous m'êtes sympathique et je voulais être sûr que vos problèmes étaient réglés.
    Bref, tout ça pour dire que la conversaton fut charmante et qu'emportée par mon élan, je l'ai invité à venir se passer un petit séjour à Tel aviv.
    Petit froid gêné.
    - Je ne pense pas que c'est la destination que je choisirais.
    - Pourquoi, vous avez peur ?
    Encore plus gêné, non, non, non.
    - Ne me dites pas que vous faites partie de ces imbéciles qui croient tout ce qu'on leur raconte sans rien vérifier ?
    - Ben c'est à dire...
    - Vous n'avez pas de maillot ?
    - Ecoutez, Israël est quand même le pays le plus armé du monde...
    - Ravie de l'apprendre. C'est aussi le pays entouré des voisins les plus malintentionnés du monde, vous vous souvenez ? Ceci dit, je ne sais pas si nous sommes les plus armés, mais vous savez sans doute que la nation arabe est la plus riche du monde ?
    - Euh...
    - Vous le saviez, n'est-ce pas ? Comme moi, vous vous demandez pourquoi ils laissent leurs populations croupir dans cette indigence et dans cette misère ?
    - Eh bien...
    - Comme moi, quand vous voyez des enfants qui meurent, vous vous demandez où sont leurs parents ?
    - ...
    - Parce que vos enfants à vous, vous ne laissez jamais s'éloigner, n'est-ce pas, même si vous vivez dans un pays tranquille, alors au nom de quoi imaginer que les parents arabes sont différents ?
    - ...
    - A moins que vous ne fassiez partie de ces gens qui se disent, avec les arabes, on ne sait jamais, ils ne sont pas comme nous...
    - Alors là, non...
    - Fort bien, donc s'ils sont comme nous, les faits tels qu'ils sont relatés sont bizarres.
    - Dites-moi, pourquoi personne ne parle comme vous ?
    - Mais si, on est plein à réfléchir et à parler comme ça. Mais peu de gens nous écoutent. Pour écouter, déjà, il faut avoir envie de savoir.
    - Et si on a envie de savoir, qu'est-ce qu'il faut faire? parce que ma femme va être dure à convaincre...
    - Internet, lire entre les lignes, vérifier ce qui semble surréaliste, donc tout... Ecoutez, je suis marseillaise et à Paris, quand j'entendais les parisiens parler de la Corse comme d'une zone hostile, peuplée de fadas armés jusqu'aux dents, cela me faisait plutôt rire. Cela m'a sans doute ouvert l'esprit.
    - Pareil pour moi avec le pays basque...
    - Ben vous voyez.
    - Bon écoutez, pour cette année, je ne garantis rien, parce qu'on a déjà notre destination, mais pour l'année prochaine, je mets la question sur le tapis. Et pour ce qui est de votre mutuelle, je fais le nécessaire.





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