• Un été israélien

    Je donne des cours de français dans le centre de Tel Aviv à une adorable petite fille égyptienne de 6 ans. La maman, voilée, est une lumineuse personne. Le père, très charmant et élégant, est un haut dignitaire égyptien en poste pour quelques mois en Israël.

    Il y a bien certaines choses que je ne comprends pas bien. La famille n'ouvre jamais ses volets. Quand j'ai voulu inviter ma petite élève à manger une glace en terrasse ou à visionner une cassette chez moi, la maman m'a murmuré d'un air désolé qu'elle n'avait pas l'autorisation de son mari.

    J'ai écrit que je ne comprenais pas bien, mais je respecte et j'admire ces arabes en poste en Israël qui sont tenus de prendre des mesures particulières pour protéger le retour de leurs enfants au pays. Une petite fille trop délurée serait en danger en pays musulman. Un enfant arabe parlant hébreu ou simplement manifestant une tendresse pour la langue juive serait aussi en danger.

    Au delà de toutes les âneries que l'on lit et que l'on entend ici et là, cela est notre réalité quotidienne.

    Ma réalité quotidienne, c'est la tendresse réelle qui m'unit à cette famille.

    La semaine dernière, j'embrassais la maman pour partir à la fin de mon cours quand elle m'a dit, attends, je veux te montrer une photo.

    Et elle m'a apporté une photo encadrée de son mari serrant la main de Shimon Peres, président de l'Etat juif. Sur le cadre figuraient les deux drapeaux israélien et égyptien.

    Et tu vois, a-t-elle ajouté en me montrant une sculpture de bronze qui trônait sur la commode, ils nous ont aussi offert un petit buste de Ben Gourion.

    Voilà. J'avais envie de partager avec d'autres ce moment magique, de ces moments qui nous donnent envie de continuer parce qu'on sait ici que tout est toujours possible.


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